Les modes de vie des citadins n’ont rien à voir avec ceux de la campagne. Que se passe-t-il quand l’urbanisation s’empare des villages ? Une histoire de villages qui deviennent des rues...
À l’heure de l’urbanisation effrénée, plusieurs communes et villages se voient transformés en quartiers ou en rues. Les routes menant jusqu’aux hameaux s’élargissent et les restaurants, hôtels et parcs de loisir y poussent comme des champignons. Les maisons en dur et les confortables buildings de béton remplacent au fur et à mesure les habitations précaires d’autrefois. En un clin d’œil, sans même s’en rendre compte, les villageois deviennent des citadins. Une chose est sûre : avec l’urbanisation, le niveau de vie des habitants s’améliore nettement. Néanmoins, les modes de vie d’antan résistent. La confrontation est bancale : la modernité de la ville bouscule l’identité culturelle de ce qui hier encore était un village.
À chaque village sa richesse
La beauté paisible de Bat Tràng, village autrefois réputé pour ces céramiques, appartient au passé. Désormais, des boutiques se serrent les unes aux autres le long des chemins et ruelles du village. À la vente de céramiques, artisanat traditionnel du village, est venue s’ajouter une gamme variée de produits importés.
Spécialités de Hanoi
Au bord de la rivière Nhuê, une évolution bien similaire touche Van Phuc. Le village, dont la réputation dans le travail des soies naturelles est vieille de plusieurs siècles, est aujourd’hui intégré dans l’arrondissement de Hà Dông. Les cliquetis des métiers à tisser se font toujours plus rares, cédant la place au grondement des machines industrielles. Pourtant, si les soies naturelles de Van Phuc sont si belles, souples, légères et résistantes, c’est grâce aux mains habiles des artisans du village. La qualité de ces produits est telle que leur réputation a franchi les frontières. Aujourd’hui, lorsqu’on visite le village, ce sont les métiers à tisser industriels que l’on entend résonner. Sur la route menant au centre, de nombreuses boutiques proposent au visiteur un large choix de produits réalisés avec cette fameuse soie.
Autre village, autre trésor… Le banh cuôn (ravioli) est la spécialité de Thanh Tri. Le matin, les Hanoïens ne boudent pas leur plaisir devant ce plat dont la tradition exige une farine de riz de la meilleure qualité. Avant d’être coupées en deux pour être servies au client, les galettes toutes minces, d’un blanc laiteux, sont empilées dans un panier en bambou, évoquant alors les plis réguliers d’une étoffe. Disposées sur un lit d’échalotes grillées, ces crêpes traditionnelles rafraîchissantes se mangent avec du tofu sauté et une sauce à base de nuoc mam salé, sucré et légèrement acide. Certains préfèrent les consommer avec du gio lua, un paté de porc vietnamien.
Chaque année, l’automne apporte avec lui des vents secs sur Hanoi. Le goût inimitable du côm (jeune riz gluant pilé) se rappelle alors au souvenir des citadins. Or, le son seul du mot côm est immédiatement rattaché au village de Vong. Cette spécialité culinaire de Mê Tri, transmise de générations en générations, reste un cadeau des plus raffinés pour les Hanoïens. Bien que maintenant de nombreux villages fabriquent du côm, aucun d’entre eux ne fait ombrage à la réputation de Vong. Le côm de ce village demeure gravé dans nos mémoires. Et quand bien même le village de Mê Tri (district de Tu Liêm – Hanoi) tente également de faire de cette fabrication sa spécialité, ses productions restent bien souvent laissées pour compte. Pourtant, depuis plus d’un siècle, le village vit au rythme des pilons cognant les mortiers le soir venu. La fumée qui s’échappe des cheminées sent bon le côm parfumé…
Les villages font peau neuve
Il nous reste encore bien des villages affectionnés des Hanoïens : Vong Thi, Lang, Set, etc. C’est un trait spécifique de la vaste capitale que de s’être constituée à partir de villages comme Dinh Công, Trung Tu, Dich Vong, Giang Vo. De ces ancêtres, Hanoi garde quelques traces. Il n’est pas rare de reconnaître, dans un des dédales animés de Hanoi, des toitures courbées constituées de tuiles yin et yang évoquant les anciennes maisons communes par exemple. Ces souvenirs s’intercalent dans l’image des maisons modernes et redonnent vie à la mémoire des Hanoïens âgés. C’est peut-être grâce à ces marques tangibles d’un passé particulier que Hanoi séduit tant de visiteurs. On n’hésite pas à venir de loin pour contempler et «déguster» cette beauté façonnée par les innombrables legs des villages d’autrefois.
L’architecture moderne est adoptée par de plus en plus de maisons dans les villages suburbains comme Dông Ngac, Cu Dà... Elle efface rapidement les images d’Épinal des villages traditionnels, composées de remparts de bambous, de banians, de puits et des cours des maisons communes...
Développement économique, accélération des rythmes de vie, modernisation… L’urbanisation rapide change la physionomie des villages suburbains. Néanmoins, en parallèle à cette évolution, il ne faut pas douter de la vitalité des traditions locale. Si les jeunes semblent captivés par les attraits de la modernité, les personnes âgées, plus conservatrices, restent attachées aux plaisirs calmes des vies d’antan.
Changement de la physionomie urbaine
Développement urbain oblige, les villages, les communes de la capitale adoptent un nouveau rythme de vie. Les villas et maisons ultramodernes émergent de toutes parts pour dessiner un tableau urbain bien hétérogène… Face à cela, les opinions divergent. Certains regrettent la perte des valeurs traditionnelles, d’autres vantent les nouvelles possibilités et le confort qu’offre cette évolution. Ici, on se plaint du changement de la physionomie urbaine, là on estime que c’est inévitable.
Au-delà de ces divergences, il faut observer la coexistence des rythmes d’hier et d’aujourd’hui. Les traces du passé telles que les portes d’entrée des villages, les temples ou les maisons communes demeurent dans l’ombre des nouvelles constructions. Chaque jour, l’emprise de la capitale se fait plus large. Elle embrasse les villages, leurs valeurs culturelles et leurs croyances. Les villages d’antan tels que Vong, Ngoc Hà, Vong Thi, Yên Thai, Dai Tu, Xuân La, Xuân Dinh sont désormais devenus des arrondissements ou des districts de l’actuel paysage urbain.
Voyage au Vietnam
À l’heure de l’urbanisation effrénée, plusieurs communes et villages se voient transformés en quartiers ou en rues. Les routes menant jusqu’aux hameaux s’élargissent et les restaurants, hôtels et parcs de loisir y poussent comme des champignons. Les maisons en dur et les confortables buildings de béton remplacent au fur et à mesure les habitations précaires d’autrefois. En un clin d’œil, sans même s’en rendre compte, les villageois deviennent des citadins. Une chose est sûre : avec l’urbanisation, le niveau de vie des habitants s’améliore nettement. Néanmoins, les modes de vie d’antan résistent. La confrontation est bancale : la modernité de la ville bouscule l’identité culturelle de ce qui hier encore était un village.
Des traces du passé présentes sur les maisons modernes à plusieurs étages tout près de la maison commune Trung Tu |
À chaque village sa richesse
La beauté paisible de Bat Tràng, village autrefois réputé pour ces céramiques, appartient au passé. Désormais, des boutiques se serrent les unes aux autres le long des chemins et ruelles du village. À la vente de céramiques, artisanat traditionnel du village, est venue s’ajouter une gamme variée de produits importés.
Spécialités de Hanoi
Au bord de la rivière Nhuê, une évolution bien similaire touche Van Phuc. Le village, dont la réputation dans le travail des soies naturelles est vieille de plusieurs siècles, est aujourd’hui intégré dans l’arrondissement de Hà Dông. Les cliquetis des métiers à tisser se font toujours plus rares, cédant la place au grondement des machines industrielles. Pourtant, si les soies naturelles de Van Phuc sont si belles, souples, légères et résistantes, c’est grâce aux mains habiles des artisans du village. La qualité de ces produits est telle que leur réputation a franchi les frontières. Aujourd’hui, lorsqu’on visite le village, ce sont les métiers à tisser industriels que l’on entend résonner. Sur la route menant au centre, de nombreuses boutiques proposent au visiteur un large choix de produits réalisés avec cette fameuse soie.
La porte d’entrée du le village des horticulteurs de Yên Phu, dans l’arrondissement de Tây Hô, Hanoi. |
Chaque année, l’automne apporte avec lui des vents secs sur Hanoi. Le goût inimitable du côm (jeune riz gluant pilé) se rappelle alors au souvenir des citadins. Or, le son seul du mot côm est immédiatement rattaché au village de Vong. Cette spécialité culinaire de Mê Tri, transmise de générations en générations, reste un cadeau des plus raffinés pour les Hanoïens. Bien que maintenant de nombreux villages fabriquent du côm, aucun d’entre eux ne fait ombrage à la réputation de Vong. Le côm de ce village demeure gravé dans nos mémoires. Et quand bien même le village de Mê Tri (district de Tu Liêm – Hanoi) tente également de faire de cette fabrication sa spécialité, ses productions restent bien souvent laissées pour compte. Pourtant, depuis plus d’un siècle, le village vit au rythme des pilons cognant les mortiers le soir venu. La fumée qui s’échappe des cheminées sent bon le côm parfumé…
La porte d’entrée du village de Van Phuc, dans l’arrondissement de Hà Dông, Hanoi. |
Il nous reste encore bien des villages affectionnés des Hanoïens : Vong Thi, Lang, Set, etc. C’est un trait spécifique de la vaste capitale que de s’être constituée à partir de villages comme Dinh Công, Trung Tu, Dich Vong, Giang Vo. De ces ancêtres, Hanoi garde quelques traces. Il n’est pas rare de reconnaître, dans un des dédales animés de Hanoi, des toitures courbées constituées de tuiles yin et yang évoquant les anciennes maisons communes par exemple. Ces souvenirs s’intercalent dans l’image des maisons modernes et redonnent vie à la mémoire des Hanoïens âgés. C’est peut-être grâce à ces marques tangibles d’un passé particulier que Hanoi séduit tant de visiteurs. On n’hésite pas à venir de loin pour contempler et «déguster» cette beauté façonnée par les innombrables legs des villages d’autrefois.
L’architecture moderne est adoptée par de plus en plus de maisons dans les villages suburbains comme Dông Ngac, Cu Dà... Elle efface rapidement les images d’Épinal des villages traditionnels, composées de remparts de bambous, de banians, de puits et des cours des maisons communes...
Développement économique, accélération des rythmes de vie, modernisation… L’urbanisation rapide change la physionomie des villages suburbains. Néanmoins, en parallèle à cette évolution, il ne faut pas douter de la vitalité des traditions locale. Si les jeunes semblent captivés par les attraits de la modernité, les personnes âgées, plus conservatrices, restent attachées aux plaisirs calmes des vies d’antan.
La maison communale du village de Khuong Thuong, dans le quartier éponyme de l’arrondissement de Dông Da, Hanoi. |
Développement urbain oblige, les villages, les communes de la capitale adoptent un nouveau rythme de vie. Les villas et maisons ultramodernes émergent de toutes parts pour dessiner un tableau urbain bien hétérogène… Face à cela, les opinions divergent. Certains regrettent la perte des valeurs traditionnelles, d’autres vantent les nouvelles possibilités et le confort qu’offre cette évolution. Ici, on se plaint du changement de la physionomie urbaine, là on estime que c’est inévitable.
Au-delà de ces divergences, il faut observer la coexistence des rythmes d’hier et d’aujourd’hui. Les traces du passé telles que les portes d’entrée des villages, les temples ou les maisons communes demeurent dans l’ombre des nouvelles constructions. Chaque jour, l’emprise de la capitale se fait plus large. Elle embrasse les villages, leurs valeurs culturelles et leurs croyances. Les villages d’antan tels que Vong, Ngoc Hà, Vong Thi, Yên Thai, Dai Tu, Xuân La, Xuân Dinh sont désormais devenus des arrondissements ou des districts de l’actuel paysage urbain.
Voyage au Vietnam
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